Rejets des éléments extérieurs par le corps humain

 

  

    Le système immunitaire est responsable des rejets des éléments extérieurs. En effet il est en général capable de faire la distinction entre ce qui appartient au corps et ce qui tente d’y pénétrer, comme le virus de la grippe. Pour cela, chaque cellule du corps humain présente à sa surface les mêmes protéines qui caractérisent chacun. Le système immunitaire les reconnaît et les laisse en paix.
Ce système de reconnaissance du « soi » est appelé en biologie, complexe majeur d’histocompatibilité.

Ainsi lors d'une greffe d'organe, il est préférable que la comptabilité immunologique entre le receveur et l'organe transplanté soit respectée, pour limite les risques de rejets du greffon.

 

A.Les différentes formes de rejet de greffes

 

   Plusieurs formes de rejets existent. Elles se caractérisent par leur moment de survenue plus ou moins précoce après la greffe, par les mécanismes urologiques mis en jeu et par les types de lésions constituées au niveau du greffon.
Dans tous les cas, ces rejets mettent en péril la fonctionnalité de l'organe greffé. Ainsi les différentes formes de rejets sont :

 

• Le rejet suraigu :  

  

   Il survient dans les heures qui suivent la transplantation et se manifeste sous la forme d'un infarctus du greffon.
Ce type de rejet est essentiellement dû à des anticorps pré-existant chez le receveur et dirigés contre les antigènes de transplantation portés par le greffon.
Ce risque de rejet doit être évalué par une étude de compatibilité lymphocytaire en laboratoire avant la greffe.
L'existence de tels anticorps préformés s'explique par une réaction immunologique antérieure à l'occasion d'une transfusion, par la formation d'anticorps générés lors d'une première greffe ou par une immunisation foeto-maternelle chez la femme.

 

• Le rejet aigu :

 

   Il survient à partir du quatrième jour après la greffe et se caractérise par l'infiltration de l'organe greffé par les cellules immuno-compétentes. Certains signes alertent le médecin qui met rapidement en place un traitement visant à déjouer ce rejet. La réversibilité des lésions va dépendre de la précocité de ce traitement.

 

• Le rejet chronique :

 

   Il s'agit de la principale cause d'échec des transplantations. Le rejet chronique s'installe insidieusement au cours du temps et abouti à une perte de l'architecture du greffon. Celui devient proggressivement le siège d'une fibrose, ce qui abouti à la perte des fonctions de l'organe greffé.

 

 

B.Comment limiter le rejet lors de greffes naturelles

 

   La réussite des transplantations allogéniques d'organe réside en partie dans la limitation du mécanisme de rejet par le système immunitaire du receveur. Des médicaments immunosuppresseurs sont utilisés pour limiter la réaction de rejet. Cependant, ils affectent des mécanismes communs à bon nombre de fonctions physiologiques ce qui conduit à des effets secondaires indésirables qui conditionnent la réussite de la greffe. Tout comme pour une infection, le système immunitaire reconnaît l'organe greffé comme un corps étranger et va tenter de l'éliminer. Pour limiter le rejet, le système d'histocompatibilité du donneur doit être le plus proche possible de celui du receveur. Lorsque c'est possible, les membres d'une même famille, idéalement, les frères ou les soeurs sont les meilleurs donneurs, mais ce cas de figure n'est pas si fréquent. 

 

 

 

Système immunitaire : Correspond à l'ensemble des mécanismes de défenses de l'organisme

 

Immunologie : Spécialité biologique et médicale qui étudie l'ensemble des mécanismes de défense de l'organisme contre les éléments extérieurs.

 

Urologie : Domaine de la médecine qui s'applique aux reins, aux voies urinaires des hommes et des femmes, et au système reproducteur masculin.

 

Infarctus du greffon : Cela correspond à l'obstruction des vaisseaux qui irriguent l'organe.

 

Anticorps : Protéine impliqué dans le système immunitaire.

 

Antigène : Substance étrangère à l'organisme capable de déclencher une réponse immunitaire visant à l'éliminer.

 

Lymphocyte : Type de globules blancs qui exercent une fonction immunitaire majeure dans la défense de l'organisme face à l'agression par des agents microbiens extérieurs.

 

Immunisation foeto-maternelle: Réponse du système immunitaire maternel à un élément extérieur provenant du foetus durant la grossesse.

 

Cellules immuno-compétentes : Cellules ayant un rôle essentiel dans le système immunitaire.

 

Fibrose : Transformation fibreuse de certains tissus à l'origine d'une augmentation du tissu conjonctif (tissu de soutien et de remplissage).

 

Transplantations allogénique : greffe dont le greffon provient d'un autre organisme humain.

 

Médicaments immunosuppresseurs : Médicaments qui ont la capacité d'atténuer ou de supprimer, les réactions immunitaires de l'organisme.

 

Physiologie : Etude du mode de fonctionnement des nombreux êtres vivants existants.

 

Système d'histocompatibilité : Principal système faisant intervenir des antigènes (éléments non reconnus par l’organisme, donc considérés comme étrangers) dont dépend le succès d’une greffe.